2009 06 27 : Biréli Lagrène (Château du Hohlandsbourg)

Chez Biréli, la virtuosité ne va en effet jamais sans la fraîcheur de l'inspiration. C'est la grande leçon qu'il retient de Django, qui éclate au long de ses premiers albums. "Routes to Django", tout d'abord, qui sort en 1980, bientôt suivi de "Biréli Swing '81", puis de "Biréli Lagrène 15", trilogie en forme de "manifeste libre", selon l'étymologie même du mot "manouche" ("homme libre"). Aussi bien le jazz, pour Biréli, se confond-il avec cette liberté primordiale, "une liberté qui n'a pas de limites…". "Django m'a aidé à aller voir ce qui se passe ailleurs", précise-t-il.
Si Biréli est d'abord un enfant de Django, si la fluidité d'un Wes Montgomery ou d'un George Benson n’a pas manqué de le marquer, au passage, de leur empreinte indélébile, c'est à Jaco Pastorius et à Weather Report qu'il doit une grande partie de son émancipation musicale. À partir de 1986, celui qui s'est déjà frotté à des partenaires de la trempe de Stéphane Grappelli ou de Larry Coryell se lance "à corps perdu" dans l'aventure de la fusion, multipliant les expériences et les rencontres. Hésitant même un moment sur l'instrument à adopter (sous l'influence de Jaco Pastorius, Biréli est devenu un redoutable bassiste). C'est finalement la guitare qui le requiert définitivement, pour une période de recherche où il se forge un style éblouissant, tout en manifestant d'exceptionnelles facultés d'adaptation, soutenues par un talent d'improvisateur qui le place parmi les plus grands.